dimanche 19 février 2012

La mode, malade?


La santé est un des facteurs qui nous inquiète le plus tout au long de notre vie. Mais que faire lorsque la société dans laquelle nous vivons prône des habitudes de vie malsaines, encense des modèles féminins et masculins inatteignables pour la très grande majorité de la population et encourage la publicité de ce même mode de vie? Comment ne pas vouloir ressembler à ces modèles? Comment se dissocier de cette folie omniprésente?

Crystal Renn, mannequin autrefois anorexique convertie en mannequin «taille +»     http://www.ninapeople.com/crystal-renn-ronde-et-fiere-de-l-etre--a28349.html
Le fait est, qu'aujourd'hui, principalement en Occident - bien que la tendance se répande rapidement au monde entier - l'idéal féminin présenté par la publicité et encouragé par l'industrie de la mode est anorexique (il y a moins de cent ans, c'était carrément l'inverse: plus une femme était ronde, plus elle était bonne à marier, ce qui n'était pas meilleur sur le plan de la santé, puisque la graisse, nous le savons, n'est pas synonyme de santé). De ce fait, chaque époque, chaque société a sa propre idée de la femme idéale, idéal qui rime rarement avec la santé de celle-ci. 

http://ashleysblogbctc.blogspot.com/2010/03/story-of-isabelle-caro_3269.html

Alors, pourquoi encourageons-nous l'anorexie (ou l'intense maigreur) des mannequins et l'idéalisation de cette morphologie qui ne représente que 5% de la population?! Pourquoi l'industrie de la mode continue-t-elle de faire défiler des squelettes? Lorsqu'on pose la question aux designers, ils répondent, entre autres, qu'il s'agit principalement  d'une question technique. Un vêtement porté sur une femme sans forme ne fait pas de plis disgracieux, ne fait pas tirer les boutons, n'a pas l'air de désavantager la silhouette. C'est beaucoup plus vendeur puisque les femmes, quelle que soit leur taille, s'imagine que le vêtement leur ira comme un gant, puisqu'il parait bien sur le podium. C'est bien souvent le contraire, malheureusement...L'autre raison qu'invoquent les designers: l'industrie de la mode représente le rêve, une sphère quasi divine qui nous fait envie à nous, simples mortels. Si tout le monde pouvait y «accéder», elle ne représenterait plus l'impossible mais plutôt le banal et l'ordinaire, ce que personne ne veut, évidemment!

«La mode est le reflet des mouvements de société, elle n'en est pas la cause. Les jeunes mannequins minces comme un fil sont devenues la référence de la beauté contemporaine parce qu'elles sont une manifestation de nos aspirations collectives - et non l'inverse.» 
                                        -Didier Grumbach, président de la Fédération française de la haute couture 

Mais à qui revient vraiment la faute? Aux designers, au rédacteurs de magazines, aux photographes,aux publicistes? À tous, à aucun? C'est difficile à dire puisque tous semble cautionner cette silhouette osseuse qui représente le bonheur de certaines et le malheur de tant d'autres! Ce qui est certain, c'est qu'il y aura inévitablement un retour du balancier, puisque l'anorexie chez les mannequins a atteint un point qu'il serait humainement impossible de dépasser. 

En attendant, l'image de ces femmes continue de s'insinuer dans la tête des jeunes filles qui veulent, pour la majorité, ressembler à ces mannequins qui sont partout et qui font rêver les hommes autant que les femmes...